samedi 2 mai 2009

To be continued (à suivre)


Même si ces derniers temps je vous ai bassinés avec le Guatemala, l'Ethiopie n'est pas sortie de mes préoccupations; chaque fois que je trouve quelque chose à lire sur le sujet, je plonge !

Je corresponds avec un passionné du chemin de fer Djibouti - Addis Abeba, ligne mythique dont seul un tronçon fonctionne encore, et qui est en réfection, avec, paraît-il, des subsides de l'Union Européenne... Je vous conseille le site de ce monsieur, nommé Jean-Pierre Crozet, très documenté sur le plan technique, et dont la collection de photos anciennes est impressionnante; pour ma part, je ne connais rien aux locomotives, mais je me délecte à regarder ces clichés pathétiques d'un monde perdu.


Jean-Pierre prépare un nouveau site dans lequel figureront mes propres photos...

Illustration: la ligne désertée, dans le parc national d'Awash

mercredi 18 février 2009

Bilan médical


Le récit d'un chirurgien expatrié, à Adoua, à la frontière disputée avec l'Erythrée, en 2000, juste à la fin du conflit. Pas littéraire pour un sou, mais un document intéressant, notamment sur les maladies endémiques à l'Ethiopie, le goître (manque de fluor), les occlusions intestinales (nature de l'alimentation), les ulcères à l'estomac (trop d'épices) - cette dernière maladie n'étant plus soignée de façon chirurgicale en Europe, mais les Ethiopiens n'ont pas accès à nos médicaments. Le sida, aussi, bien sûr, quoiqu'à l'époque encore limité. Un bon point pour l'Ethiopie: les bovins et les ovins sont nourris de façon naturelle, rien que de l'herbe, et ne risquent pas d'attraper la tremblante ou la folie...

A cette époque les mines anti-personnels font des ravages dans la région; il paraît que les risques n'existent plus aujourd'hui... Et aussi les règlements de compte à la Kalachnikov ! Pas étonnant, dans un pays où tout le monde est armé.

Mais dans l'ensemble, l'Ethiopien est un grand marcheur, maigre et résistant, âpre au travail; avant de consulter un médecin, il hésite longtemps, et pas seulement pour des raisons économiques: les médecines traditionnelles ont encore de beaux jours devant elles. Elles ont toutefois leurs limites, surtout en matière de chirurgie...

Cela me rappelle les nombreux convois que nous avons rencontrés le long de la route: quelques hommes qui se relaient à transporter un malade sur un brancard, ambulance du pauvre. Parfois sur des dizaines de kilomètres.

samedi 7 février 2009

Lecture passionnante


Tout autre est le récit de Rochet d'Héricourt, un Français qui s'aventura dès 1839 à traverser l'Ethiopie pour joindre le Gabon et traverser ainsi l'Afrique d'est en ouest. Il s'arrêta au royaume de Choa et se lia d'amitié avec le roi Sahlé-Sélassié. Il revint en 1842, nanti alors d'une mission commerciale officielle. Ce livre est le récit du deuxième voyage de Rochet d'Héricourt.

Passionannt de bout en bout ! Il part d'Egypte, navigue sur la Mer Rouge jusqu'à Tadjoura (actuellement en république de Djibouti), traverse le pays Danakil et parvient vivant à Ankober, capitale du roi Amhara Sahle-Selassié. Il y séjourne un an et participe même à une guerre contre les tribus Gallas (actuellement Oromo). Style plein d'humour et observations pertinentes.

J'y ai appris que les Amharas pratiquaient à l'époque l'émasculation de leurs ennemis, ce que je croyais être une tradition uniquement des Danakil ou Afars. Et aussi que la monnaie d'échange était constituée de morceaux de sel, qui fondaient à la saison des pluies - même si on les enfouissait dans les cendres. Les capitalistes de l'époque n'étaient pas mieux lotis que nos actionnaires Fortis...

jeudi 29 janvier 2009

Lecture décevante


J'ai déniché une vieille édition d'un livre de Henry de Monfreid (1936), "le Masque d'or" ou "Le dernier Negus". Vieilles photos très intéressantes, mais le texte...

Plus je lis Monfreid, moins je l'apprécie; d'abord ce n'est pas un écrivain, juste un chroniqueur de deuxième catégorie; certainement pas un historien, rien que des anecdotes invérifiables et des interprétations personnelles; ce livre est à mettre au rang des pamphlets partiaux dictés par la haine de l'Ethiopie, haine qui ne s'explique que par des raisons personnelles, Monfreid ayant été chassé d'Ethiopie où il avait des plantations, pour magouilles diverses.

Certaines des idées de Monfreid sont aujourd'hui insupportables: la supériorité de la race blanche, les bienfaits du colonialisme, le racisme sous forme de paternalisme, la suprématie morale de la France sur les autres nations, et surtout son admiration béate pour Mussolini... Monfreid est auréolé par une réputation d'aventurier romantique; sa biographie révèle plutôt un trafiquant sans scrupules, cherchant à s'enrichir personnellement par tous les moyens - malchanceux en définitive, car il fut ruiné de nombreuses fois, et son héritage - de splendides Gauguin (dont son père était un ami), était constitué de ... faux !

Bref ce livre m'énerve, car il trace un portrait injuste d'Hailé Selassié; ce dernier a certes commis des erreurs au cours de son long règne, mais on ne peut le réduire à un monstre assoiffé de sang, prêt à tout pour s'enrichir. Dommage que Monfreid n'ait pas connu le dictateur qui a suivi la chute de Sélassié, le Negus rouge, responsable d'innombrables crimes au cours de la période la plus sombre de l'histoire éthiopienne.

jeudi 8 janvier 2009

L'Ethiopie au musée du Quai Branly


J'ai eu la curiosité d'aller voir au musée du Quai Branly si l'Ethiopie y était représentée. Eh bien oui, Marcel Griaule (celui des Dogons), lors de l'expédition Dakar-Djibouti (1931-1933), a rapporté des fresques sur toile retirées d'une église de Gondar (Abba Antonios). Ces fresques sont installées dans une sorte de chapelle, supposée reproduire l'intérieur d'une église. Elles sont magnifiques, relativement récentes (17ème-18ème)), pas très naïves comme les plus anciennes que l'on peut observer sur les murs de certains monastères. Des vitrines présentent également une série de croix de processions. Santi pleurerait et crierait au sacrilège ! Comme tous les Ethiopiens, il considère ces objets comme sacrés, et leur place est en Ethiopie. Pour nous ce sont des oeuvres d'art, pour les chrétiens éthiopiens, ce sont des objets de culte volés....

Photo: une fresque célèbre de Gondar, bien à sa place dans l'église Dabra Birhan Sélassié.

Les liens sont très intéressants 1/ Griaule et une de ses acquisitions. 2/les fresques du quai Branly 3/ un article qui narre les circonstances du "rapt" des fresques et des autres objets, dont certains - notamment des tabots - ont dû être brûlés.




Rappel: les tabots sont des "arches d'alliance" (tables de la loi), présentes dans chaque église, soigneusement cachées aux yeux des fidèles; sortent au moment dse cérémonies, portées par respect sur la tête des prêtres, et enveloppées dans des linges pour rester invisibles. Quand on connaît la dévotion des Ethiopiens pour leurs tabots, en emporter un pour l'exposer dans un musée est un sacrilège sans nom.

lundi 29 décembre 2008

Bonne année à mes lecteurs


Je vous souhaite à tous un voyage aussi passionnant que celui que je décris dans ce blog ! Pour moi, vous le savez déjà, ce n'est qu'un au revoir, je retournerai en Ethiopie à l'automne 2009.

En attendant, je change de continent: bientôt je m'envolerai pour le Guatemala. Bonjour les Mayas, voici venir Virginie.

Bien entendu vous aurez droit à un autre blog: j'ai déjà commencé mes lectures et acheté mon billet d'avion...

A très bientôt donc, et bonne année à mes fidèles amis; puissiez-vous vivre vos passions comme je vis les miennes, de longues années encore.

On a tout mangé (avec les doigts) !

Video 2