


Rien à voir avec la Grèce, la Roumanie ou encore l'église de Chevetogne. Nous voilà en plein christianisme primitif, tel qu'il devait être pendant les premiers siècles, parfaitement inchangé. L'idée même d'évolution est étrangère à cette religion d'un archaïsme étonnant, surtout pour des sceptiques occidentaux...
J'ai vu la cathédrale St Georges à Addis, une bonne entrée en matière; mais les monastères du Lac Tana... bon, vous allez voir.
Au débarquement, accueil par un garde armé - il veille sur les trésors de l'église; ne paraît pas bien méchant, mais sait-on jamais ? Le personnel se réduit à un prêtre et un diacre (aidant, pour les néophytes). Ils sont aimables, crasseux, enchantés de montrer leur église.
Celle-ci, appelée Nerga Selassié, date du début du 18ème; circulaire - elles le sont toutes - , surgissant dans la jungle parmi les herbes folles; vous vous déchaussez et parcourez la galerie autour du saint des saints, et découvrez les plus incroyables fresques murales, une sorte de bande dessinée pour fidèles analphabètes. La plupart sont authentiques, à peine abîmées. D'une incommensurable naïveté, elles représentent les scènes de l'ancien et du nouveau testament, les miracles de la Vierge (toute une série de légendes absentes du canon catholique, que je découvre), les anges, les martyrs, le ciel, l'enfer, et in fine, le donateur (ici une donatrice, une reine); c'est du grand art dans la simplicité, la sincérité, les couleurs, la fraîcheur du trait. Mais ce qui me frappe, ici comme ailleurs, c'est la foi de ce peuple; même les intellectuels que je rencontrerai par la suite croient sans restriction à toutes ces fables d'un autre temps. Dur pour la grande sceptique que je suis, encline à ne voir dans ces églises que le côté artistique...
En album, un choix de ces peintures naïves et sublimes à la fois.
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