jeudi 8 janvier 2009

L'Ethiopie au musée du Quai Branly


J'ai eu la curiosité d'aller voir au musée du Quai Branly si l'Ethiopie y était représentée. Eh bien oui, Marcel Griaule (celui des Dogons), lors de l'expédition Dakar-Djibouti (1931-1933), a rapporté des fresques sur toile retirées d'une église de Gondar (Abba Antonios). Ces fresques sont installées dans une sorte de chapelle, supposée reproduire l'intérieur d'une église. Elles sont magnifiques, relativement récentes (17ème-18ème)), pas très naïves comme les plus anciennes que l'on peut observer sur les murs de certains monastères. Des vitrines présentent également une série de croix de processions. Santi pleurerait et crierait au sacrilège ! Comme tous les Ethiopiens, il considère ces objets comme sacrés, et leur place est en Ethiopie. Pour nous ce sont des oeuvres d'art, pour les chrétiens éthiopiens, ce sont des objets de culte volés....

Photo: une fresque célèbre de Gondar, bien à sa place dans l'église Dabra Birhan Sélassié.

Les liens sont très intéressants 1/ Griaule et une de ses acquisitions. 2/les fresques du quai Branly 3/ un article qui narre les circonstances du "rapt" des fresques et des autres objets, dont certains - notamment des tabots - ont dû être brûlés.




Rappel: les tabots sont des "arches d'alliance" (tables de la loi), présentes dans chaque église, soigneusement cachées aux yeux des fidèles; sortent au moment dse cérémonies, portées par respect sur la tête des prêtres, et enveloppées dans des linges pour rester invisibles. Quand on connaît la dévotion des Ethiopiens pour leurs tabots, en emporter un pour l'exposer dans un musée est un sacrilège sans nom.

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