lundi 29 décembre 2008

Bonne année à mes lecteurs


Je vous souhaite à tous un voyage aussi passionnant que celui que je décris dans ce blog ! Pour moi, vous le savez déjà, ce n'est qu'un au revoir, je retournerai en Ethiopie à l'automne 2009.

En attendant, je change de continent: bientôt je m'envolerai pour le Guatemala. Bonjour les Mayas, voici venir Virginie.

Bien entendu vous aurez droit à un autre blog: j'ai déjà commencé mes lectures et acheté mon billet d'avion...

A très bientôt donc, et bonne année à mes fidèles amis; puissiez-vous vivre vos passions comme je vis les miennes, de longues années encore.

On a tout mangé (avec les doigts) !

Video 2

Manger éthiopien à Bruxelles




Présentation des trois aventurières: Nicole V., qui n'aime pas trop le piquant et l'exotique; Françoise H., qui part en Ethiopie en février, et moi, la narratrice expérimentée...


Le restaurant éthiopien de Bruxelles (dont on m'avait parlé à Addis !!) est en fait tenu par une jeune femme de Djibouti, qui parle un français parfait. Pas de couvert à table, comme il se doit, et injera au menu; certains plats sont piquants, mais de façon acceptable pour les Belges, pas du tout comme là-bas ! Nous avons commandé trois plats différents, poulet, agneau et boeuf, servis dans un grand plateau commun, avec les injeras roulées dans un petit panier. Légumes incontournables: choux, carottes, patates. Le vin (argentin) était excellent, et nous nous sommes bien amusées, même si Nicole a "chipoté".


Photos: menu, choix difficile ! Finalement: tout mangé !


Video: inénarrable !

Les maisons Ari


On en voit encore de semblables autour de Jinka; couleurs naturelles, dessins géométriques ou naïfs; très proches des peintures aborigènes (Australie); voilà une nouvelle idée dans ma tête... (aller en Australie)

samedi 27 décembre 2008

De la conduite automobile




Vous l'avez compris, les routes éthiopiennes ne sont pas de tout repos.. Sur asphalte ou sur piste caillouteuse, un danger commun : les animaux ! Particulièrement le matin et le soir, lorsque les troupeaux partent ou reviennent des champs. Vaches, ânes, moutons, chèvres, accompagnés de bergers parfois très jeunes, des enfants hauts comme trois pommes.


Il fallait la dextérité de Santi pour les éviter...avec moi au volant, sûrement, c'était l'hécatombe !


Les piétons sont aussi un danger permanent; tout le monde marche en Ethiopie, que ce soit pour aller au marché, à l'école, ou tout simplement aux champs.


Par contre le trafic n'est pas intense, sauf aux alentours de la capitale, et sur la route de Djibouti. Santi se permettait souvent de mordre les lignes blanches ou de négocier les virages sur la gauche...


Les pompes à essence existent dans chaque localité un peu importante, mais souvent en panne technique: pas d'électricité, ou carburant réservé aux véhicules prioritaires. Santi a parfois été obligé d'employer le système D pour éviter la panne sèche...

Et les Falachas ?


Aux alentours de Gondar, on peut voir des villages falachas, maisons en pisé couvertes de peintures naïves.

Santi prétend que tous les Falachas ont émigré en Israël, et que ceux qui restent sont des "faux", attirés par l'émigration.

Ce n'est pas l'avis de Laurent Bignolas dans son émission "Faut pas rêver" consacrée à l'Ethiopie.

Je me garderai bien de prendre parti...

Illustration : un portrait que j'aime bien (Amhara)

vendredi 26 décembre 2008

Et si vous ne partez pas...


Ne manquez pas cette expo...
Au musée royal de l'Afrique, à Tervuren.

Projets d'automne


Repartir... à la rencontre des loups d'Abyssinie, des féroces Surma, des Nyangatom, des Nuer, randonner dans le massif des Bale jusqu'au tombeau de Sheik Hussein....

Revoir Santi préparant l'expédition...

Inch Allah !

Merveilleux sourire


J'ai déjà parlé des ti-shirts, voici maintenant les bics; c'est la demande universelle, en Asie ou en Afrique. On les trouve sur place (1 birr dans les petites boutiques); bon à savoir quand vous aurez épuisé votre réserve de bics belges...

J'aime cette photo: le sourire et le serre-tête aux couleurs de l'Ethiopie.

Pour réussir vos plats éthiopiens




Regardez bien ces deux photos, elles constituent la base de la cuisine éthiopienne, le reste n'est que variantes personnelles.


1/ l'injera et ses ingrédients de base


2/ le hamburger, avec frites et ketchup


Ce dimanche 28 décembre, Nicole V et Françoise H, mes amies voyageuses, m'accompagnent au restaurant éthiopien de Bruxelles. Belle témérité ! Promis, compte-rendu en images lundi...


La vallée du rift







De la frontière du Kenya à Addis Abeba, on parcourt la vallée du rift; à la terre rouge et aux termitières géantes succède une région plus fertile - ensèves, caféiers, céréales - et plus peuplée; les cases rondes se font rares et apparaissent de vraies maisons, souvent peintes de couleur vive. Les femmes affectionnent le rose fuschia, le vert pomme, le violet. On se déplace en chariot tiré par des chevaux ou des ânes. C'est de nouveau le pays Oromo, et la pauvreté se fait moins criante.



La route est asphaltée et rapide, le trafic plus dense au fur et à mesure qu'on se rapproche de la capitale. On longe toute une série de lacs dont certains sont devenus réserves naturelles, refuges de milliers d'oiseaux, de crocos, d'hippos; les nombreuses sources d'eau chaude, l'infrastucture hôtelière et le macadam rapide attirent les touristes locaux tous les we.



A Shashemene, nous longeons le village Rasta, offert autrefois par Hailé Selassié. Au bord de la route, plein de tentations: khat, bananes, oranges, café... je me laisse tenter par des ananas, qui se révèlent filandreux et pas mûrs.



En fait je me sens triste; petit à petit la ville se rapproche, et avec elle le terme de mon voyage...

Le marché au poisson d'Awasa




Plutôt pittoresque ce marché matinal ! Les pêcheurs reviennent à l'aube avec leurs prises de la nuit; les poissons sont nettoyés sur place et les déchets offerts aux nombreux oiseaux - échassiers de tout poil- qui savent que c'est l'heure du repas. Les enfants - des gamins en haillons - ont compris comment gagner quelques birrs: ils lancent les déchets aux oiseaux, que les touristes puissent filmer ou photographier les becs grands ouverts... Dans le butin du jour, pas de perche du Nil; ce poisson énorme, au menu de tous les restaurants, est bien difficile à admirer en entier ! (comme le "capitaine" au Mali)


Les amateurs de poisson frais peuvent également le déguster sur place, cru (ma photo), ou grillé dans la petite gargote du coin.


Même les vaches trouvent l'herbe du lieu intéressante et cohabitent avec les oiseaux !

Luxe et classes privilégiées




En quittant Yabelo, nous amorçons le retour... Plus qu'une nuit à dormir avant de prendre l'avion, et le programme initial prévoyait Wondo Genet et ses sources d'eau chaude comme dernière étape.


Santi sait que j'aspire à un peu de luxe après les hébergements sommaires du sud; il me déconseille Wondo Genet si je n'ai pas l'intention de me baigner: l'hôtel, un peu ancien, vivrait sur sa renommée.


Je lui fais confiance, et me voici à Awasa, au bord du lac du même nom, dans un superbe hôtel tout nouveau, tout propre, avec un sauna personnel dans la chambre... Restaurant raffiné (une vraie salade vinaigrette), service impeccable, élégance des convives, confort du salon-bar... A mon grand étonnement, je suis la seule Blanche, rien que des Noirs de la nouvelle classe sociale qui a réussi. Cet hôtel est complet tous les we, les nantis d'Addis Abeba y viennent en villégiature, loin de la pollution et de la saleté. Si j'ai obtenu une chambre sans réservation, c'est qu'on est mercredi.


Revers de la médaille, Santi ne se sent pas à sa place, il disparaît avec la voiture vers un lieu dont je devine le sordide; il refuse même la bière que je lui offre. C'est pour cela qu'il a voulu que le repas d'adieu ait lieu à Yabelo, dans un décor où il se sent à l'aise.


Mes pensées sont contradictoires; d'un côté je suis heureuse de retrouver le confort occidental, mais d'un autre je suis attristée par cette ségrégation sociale: un homme est un homme, et Santi vaut certainement autant que les nouveaux riches qui fréquentent cet hôtel.


Quand je lui explique cela, le lendemain matin, il balaie mes scrupules: " Je suis fier de te montrer que nous avons aussi de bons hôtels !"




jeudi 25 décembre 2008

Coucher de soleil sur la savane


Un voyage ne serait pas un voyage sans des photos de coucher de soleil...

Micaih Belaylu


La chanteuse préférée de Santi... La cassette passait en boucle dans la voiture, si bien que Shemanmetew, son dernier succès, reste pour moi associé à l'Ethiopie.

Fox, red fox or wolf ?


Pour observer le fameux loup d'Abyssinie, il faut aller dans le massif des Bale, et j'y compte bien lors de mon prochain voyage ! Car je reviendrai !

En attendant, sur la route en quittant Yabelo, un renard ! Superbe, grand comme un loup, il traverse la chaussée tout à son aise... Santi stoppe le plus discrètement possible, mais le temps que j'arme mon appareil photos, il est loin loin dans les broussailles. Il faut faire un effort pour le distinguer sur la photo, mais il est bien là...

mardi 23 décembre 2008

Village borena




C'est un village perdu sur une des collines qui surplombent Yabelo; pas de chemin, même pas un sentier pour y accéder; il faut serpenter entre les fourmilières géantes et les arbustes, et puis on aperçoit quelques misérables cases, presqu'invisibles dans ce paysage du bout du monde. On est accueilli par des nuées d'enfants sales, et assailli par des milliers de mouches; c'est le beurre dont on enduit les chevelures qui les attire, me dit mon guide, mais je suis sceptique; chez les Hamer, toutes les femmes sont couvertes de beurre, et il n'y a presque pas de mouches. Ce village est très pauvre, et c'est là que j'ai été bombardée de cailloux avec un autre touriste, solitaire comme moi; les enfants ne vont pas à l'école, ils sont très arriérés, me dit Santi au retour, de vrais sauvages.
Regardez bien la jolie petite fille: elle a une mouche sur l'oeil...

Yabelo tour




Comme je trouvais que je manquais un peu d'exercice, Santi m'a organisé un "tour de ville", cad une marche de 4 heures dans Yabelo et ses environs; j'ai tout vu, le marché, les "rues commerçantes", le forgeron, la "fabrique de briques en terre", les champs, les écoles, les églises, les curiosités naturelles... Et le comble, il a plu ! Légèrement, mais il a plu; de mémoire de Borena, on n'avait jamais vu ça en novembre. Il n'y a pas qu'en Europe que le climat se déglingue...
Les taxis sont très écolo (voiture tirée par un cheval), les écolières très familières, les enfants souriants... Par contre les femmes refusent les photos, même payantes !

Le motel de Yabelo




Yabelo est la principale agglomération borena, centre commercial, scolaire et administratif; c'est là que nous avons posé nos pénates pour visiter la région.


Ce motel est situé le long de la route asphaltée qui va d'Addis Abeba à la frontière du Kenya. Il est toujours plein, vu que c'est le seul hébergement correct dans le coin.


Comme vous voyez, des amusements divers sont proposés aux clients.


La première nuit j'ai logé dans la partie luxe (cad avec personal bathroom), mais il n'y avait pas d'eau (sauf dans un seau, venant d'un puits ???)... La deuxième nuit, arrivée d'un groupe prioritaire, et j'ai dû me contenter d'une chambre sans salle de bains, avec sanitaires communs - mais il y avait de l'eau ! Rien n'est parfait en ce bas monde.


Dès le lever du soleil, le trafic de khat commence au pied de l'hôtel.


C'est dans cet endroit idyllique que nous avons partagé notre dîner d'adieu, Santi et moi; la gastronomie n'était pas au rendez-vous, seulement l'amitié. Pour marquer le coup, j'ai sorti ma dernière blouse pas trop sale, et Santi a exigé (et obtenu) une nappe ! Nous avons essayé d'oublier le sordide du lieu et la nostalgie du départ en nous offrant une vodka (pour moi) et un whisky (pour lui); c'est l'occasion de signaler qu'on trouve les alcools partout, même si le pays est à 50 % musulman.


C'est ce soir-là que j'ai solennellement promis de revenir en Ethiopie ! Et Santi a déjà mis au point le prochain itinéraire, les loups d'Abyssinie dans le massif du Bale, et les Surma et autres tribus de sud-ouest.


Ce n'est qu'un au revoir...


Les puits qui chantent




Les Borena vivent dans une région très sèche, et leur principal problème est l'eau. Problème qu'ils ont résolu en creusant des puits très très profonds, dans lesquels on descend sur des marches de terre; le bétail ne peut descendre ces marches; il faut donc remonter l'eau à la force des bras, dans des récipients de fortune, et les vider dans des abreuvoirs ... en terre (voir photo); c'est un ouvrage titanesque si le puits est presqu'à sec, ce qui est fréquent; alors les Borena forment une chaîne humaine dans le puits et chantent pour se donner du coeur à l'ouvrage.


Lors de ma venue, comme pour le désert du Danakil, il avait plu !!! Et les puits étaient pleins d'eau... Pas besoin donc de descendre très bas, et je n'ai pas eu droit aux chants borena.


Comme vous le voyez sur les photos, cette eau verdâtre est récoltée dans des bidons pour servir à la maison, cuisine et boissons...

lundi 22 décembre 2008

Bienvenue chez les Borena




Les Borena sont un cas à part... Dans la ville de Yabelo, la mosquée voisine avec l'église orthodoxe; la plupart des femmes portent le foulard mais s'habillent de couleurs vives, un vrai plaisir pour les yeux. Grande différence entre la population des agglomérations (plus évoluée, les enfants vont à l'école) et celle des petits villages isolés (très arriérés)! Le dénominateur commun étant la pauvreté...
NDLR: le bout de bois nettoyeur de dents est le système propre à toute l'Afrique - efficace et économique.

dimanche 21 décembre 2008

Bienvenue chez les Arbore




Ici aussi j'ai eu de la chance ! Les Arbore sont comme les Mursi, ils posent volontiers pour des photos payantes et demandent un forfait pour pénétrer sur leur territoire. Je suis arrivée en même temps qu'un groupe - faut voir les grosses 4X4 déverser leur cargaison de touristes (j'espère pour eux qu'ils ont l'airco, car parfois ils sont entassés à 5 ou 6, le sixième assis dans le coffre à bagages)


Le groupe a payé la petite taxe, mais s'est vu interdire l'entrée du village; les femmes et les enfants sont venus poser près des voitures...


Santi, jamais à court d'idées, m'a trouvé un gentil Arbore qui a accepté de me faire visiter sa case. Ces huttes sont plus perfectionnées que celles des Dassanetch, et surtout plus fraîches (dû au recouvrement du toit, uniquement végétal). Elles comportent deux pièces, dont l'une sert de cuisine, avec un ingénieux système de branchages pour créer une sorte d'armoire en hauteur; on y trouve toutes les richesses de la ménagère, calebasses, poteries et ustensiles en bois. Les enfants vont nus, sauf les petites filles, reconnaissables à leur jupette en peau de chèvre. Mon Arbore ne parle pas un mot d'anglais, mais par gestes, il m'apprend plein de choses.


Je suis perplexe après cette visite; ce village reçoit des touristes tous les jours, car il est situé près de la route. Bientôt ces villageois se consacreront uniquement à la mise en scène. Et que feront-ils de l'argent ?

Omo river




La rivière Omo (qui a donné son nom aux différents peuple de la région) n'est jamais à sec; bien sûr aucun pont, et si vous voulez vous rendre de l'autre côté, il faut emprunter le transport local, c'est-à-dire une pirogue taillée à même un tronc d'arbre.


Les berges ne sont pas aménagées, et le risque est grand de s'étaler dans la boue ( NDLR. , à l'intention des éventuels moqueurs, je ne suis pas tombée !)


Un jeune homme nommé Zebra (sans doute prédestiné), le Michael Phelps du coin, constitue la principale attraction: il traverse à la nage et arrive de l'autre côté avant la pirogue, prêt à aider les dames maladroites. Il pose avec moi dans l'unique gargote de ce lieu du bout du monde, où l'on doit montrer son passeport à un fonctionnaire gouvernemental qui en copie soigneusement les coordonnées - parce qu'on se trouve à 20 km du Kenya et 80 du Soudan.

samedi 20 décembre 2008

Bienvenue chez les Dassanetch




Après le bulljump, ce sont les réjouissances, festin arrosé de bière de miel, mais Santi est pressé, le programme prévu est de visiter un village dassanetch; 70km en plein soleil de midi (rappel, pas d'airco), c'est la mauvaise heure, mais tant pis.


Les Dassanetch vivent le long du fleuve Omo, près de la frontière du Kenya (si vous regardez la carte, quel périple depuis Axum, dans le nord !)


Ce sont aussi des pasteurs semi-nomades, réputés agressifs. Dans le village je ne verrai pratiquement que des femmes et des enfants, sauf deux chefs (photos une fois avec flash, une fois sans); les cases sont très rudimentaires, et il y règne une chaleur insupportable; une école a été construite à Omorate, l'unique petit centre avec bâtiments en dur, recouverts de tôle; les filles n'y vont pas, les Dassanetch craignant qu'elles veuillent se marier avec des garçons d'une autre ethnie, et alors ils perdraient, non seulement la fille, mais les vaches de la dot. On se marie entre Dassanetch.
Remarquez que ces dames préfèrent la plume au clou des Karo...


Le dernier saut



Il a bien trébuché au dernier parcours, mais un maz l'a retenu; il a réussi !

Son premier geste d'homme: se rhabiller !

Deuxième video

Va-t-il réussir les quatre passages ?

Et voilà le bulljump !




Très difficile à filmer ! C'est qu'il court vite, le candidat ukuli...


Va-t-il réussir ?





Voici la première video (je ne peux pas publier deux videos sur le même message)

Bulljump (suite)


Video 2 : toujours le rassemblement du troupeau

Enfin le Bulljump !


Finalement tout le monde se rend dans une autre clairière où l'on rassemble les vaches; tout le monde s'en mêle, y compris les femmes avec leurs trompes ! Enfin on aperçoit le jeune homme qui va subir l'ukuli, l'épreuve du saut du taureau: il doit sauter sur le dos des vaches alignées et courir sans tomber, quatre fois de suite; s'il venait à manquer un des quatre parcours, il serait battu par les femmes et méprisé toute sa vie...

C'est un beau jeune homme de 23 ans, nu comme à sa naissance, coiffé comme les enfants; une lanière est croisée sur le haut de son torse; un maz l'arrachera, si l'épreuve est réussie. Ensuite il partira dans les bois, vivre seul pendant 3 mois...

Je vous laisse regarder les videos; presque deux jours d'attente, et puis tout va si vite !
Video 1 le rassemblement du troupeau

Peintures corporelles


Pendant que les femmes demandent le fouet, les maz, les hommes qui ont subi l'épreuve (et vous voyez que la valeur n'attend pas le nombre des années), ceux qui vont assister le candidat du jour, se font beaux; les peintures corporelles sont un art, mais pas dans le sens où nous l'entendons: chaque décoration ou scarification a une signification, et l'esthétique n'est pas un but en lui-même. Pourtant... certains ont compris (comme les enfants sur la route) que quelques dessins peuvent rapporter gros. C'est dommage, car on court le risque de perdre la mémoire des signes, et aussi le sens sacré des cérémonies.

http://picasaweb.google.com/vigounir/Hamer#

Maz et traditions Hamer




Le lendemain à l'aube, nous sommes de retour; les Hamer ont tous dormi sous l'auvent communautaire, enroulés dans leur couverture; le village s'éveille petit à petit, on trait les vaches dans l'enclos, et les femmes se remettent à danser. Pendant deux heures, je suis la seule Blanche, et je tâche de me faire discrète.
Des touristes débarqueront par la suite, mais beaucoup moins que la veille, car les groupes ne peuvent pas, comme moi, chambouler leur programme.


Les maz sont bien arrivés ! Vers 10 heures les femmes s'encourent vers une clairière dans la forêt et la séance de coups de fouets commence. Il s'agit pour les membres féminins de la famille du jeune homme qui va subir l'épreuve de l'ukuli, de montrer leur attachement et la tristesse de son départ.


Evidemment je ne peux approuver cette tradition barbare, pas plus que l'excision, pratiquée ici sur toutes les femmes (sans infibulation); mais d'autre part, je suis impressionnée par leur courage, leur stoïcisme, leur dignité dans la souffrance. Hommes comme femmes subissent les épreuves avec la conviction intime de leur justification par un sens qui nous échappe totalement. On dit les Hamer imperméables à toute conversion par les sectes religieuses présentes dans la région, et cela ne m'étonne pas. Leur système de vie, en symbiose avec la nature, basé sur la continuité des traditions ancestrales, les conduit à vivre en autarcie - pas seulement pour la nourriture, mais pour la pensée. Impressionnant.
Je vous laisse regarder mon album et surtout la video...



vendredi 19 décembre 2008

Bienvenue chez les Hamer (2)




La chance est avec moi: Santi a découvert qu'un bulljump a lieu dans un village hamer des environs de Turmi; nous annulons le programme du jour, et dès le début de l'après-midi, nous sommes sur place.


C'est un village minuscule, perdu dans la forêt, au bout d'une piste incertaine, à peine 3 ou 4 cases; tout le clan est réuni sous un auvent communautaire, probablement grossi des villageois voisins. Il règne une odeur de beurre dans l'air, ce beurre qui fond dans les chevelures sous l'action du soleil.


Tout autre ambiance que chez les Mursi, où dès l'arrivée d'un farandj, chacun se met en scène pour une photo payante; dignement accueillie par le chef, je paie un droit d'entrée raisonnable, et j'ai l'autorisation de photographier tout mon content. Les Hamer, hommes et femmes, sont parfaitement indifférents à la présence des touristes (d'autres arriveront plus tard), ils vivent leurs traditions comme si nous étions transparents; ils posent rarement pour une photo, il faut les prendre à la sauvette, surtout les femmes.


Je resterai parmi eux jusqu'au coucher du soleil; les femmes dansent et distribuent du café et de l'alcool dans des calebasses; aucun débordement n'est visible...


La danse des femmes est fascinante: elles soufflent dans de petites trompes et sautent en cadence, agitant les clochettes fixées à leurs mollets. Pendant des heures, elles se relaient à cet exercice.


Plus tard, les hommes et les femmes se rejoignent dans une clairière un peu éloignée et exécutent une danse qu'on pourrait appeler "mixte"; les hommes chantent et sautent sur place, les femmes sautent par deux; spectacle complexe parfaitement coordonné, apparemment spontané.


Malheureusement, les groupes de touristes ont aussi eu vent de la cérémonie, et ils envahissent tout avec sans-gêne; je compte une quinzaine de voitures, et même un minibus. Vers 17h, il y a plus de Blancs sur la place que de Hamer !


Ce qui ne dérange pas les Hamer: ils n'ont pas un regard pour les intrus, même lorsqu'une femme blanche s'introduit dans le cercle pour danser; parfaitement ridicule, cette blanche en tenue safari au milieu des Hamer; c'est comme si une touriste japonaise se mêlait au rondeau des Gilles à Binche...


Au coucher du soleil, les bergers ramènent les vaches, et j'apprends qu'il ne se passera rien d'autre aujourd'hui, car les Maz ne sont pas arrivés; ce sont les fouetteurs officiels, et ils viennent de loin à pied... la suite est pour demain, à la grande déception des touristes ! Santi parlemente avec le chef, oui nous pouvons revenir demain matin, sans majoration de prix...
Voici mon album et une de mes 5 videos

jeudi 18 décembre 2008

Ma compagnie: Abey Roads






Voici venu le moment de vous présenter la compagnie avec laquelle je roule... Pourquoi je ne l'ai pas fait plus tôt ? Parce que le site d'Abey avait un problème passager et n'était plus accessible, alors ça ne servait à rien de le renseigner !


Abey est un garçon sympathique qui dirige sa petite entreprise de 4 voitures (et 4 chauffeurs), à partir d'Addis Abeba. Il propose des circuits à la carte selon vos souhaits. Nous avions décidé le mien ensemble, avec la possibilité de modifier l'itinéraire en cours de route, ce que Santi a fait dans le sud, en conformité avec les jours des différents marchés.


Que j'ai été satisfaite de cette compagnie, le mot est faible; je ne peux que la conseiller à tous ceux qui souhaitent découvrir l'Ethiopie. Et bien sûr il faut demander Santi, ou Shimme, qui est très bien aussi. Les deux autres, je ne les connais pas...


Camping à Turmi




A Jinka je passe deux nuits, deux hôtels différents (comme je n'ai rien réservé, je dois souvent agir de cette façon, partout c'est priorité aux groupes), le deuxième est parfait, même si l'électricité n'est fournie que le soir.


Par contre, à Turmi, l'étape suivante, camping ! Il y a bien un petit hôtel avec sanitaires communs, mais Santi me le déconseille, très bruyant, musique à fond une partie de la nuit... Va pour le camping.


La tente est fournie par mon agence, Santi la monte et superpose 3 matelas mousse pour que je sois bien; j'ai mon matériel, sac de couchage, oreiller et sac à viande. Dieu que j'ai campé dans ma vie ! Mais c'est la première fois que je campe seule...


Seule dans ma tente, mais pas dans le camping, une vraie pub pour Décathlon ! Des groupes de Hollandais et de Polonais...


Les "sanitaires" sont visibles sur la photo: réduits à leur plus simple expression; j'ai mis au point ma méthode: laisser des bouteilles d'eau au soleil, et m'en servir comme douche chaude...


Pas de restaurant, on ne trouve que ce qu'on apporte; le matin je mangeais des biscuits avec un coca; pour les repas, Santi venait me chercher en voiture; par deux fois il a fait tuer un pauvre poulet dans le boui-boui où lui dormait, pour que j'aie un vrai dîner...


Disons que ces trois jours de camping ont été, sur le plan confort, très "basiques", mais sur le plan amusement, ce fut un sommet.