On verra les Hamer plus loin... Les Mursi n'ont pas ma sympathie, même si les hommes ont une certaine allure. C'est un peuple épris de liberté, mais violent et hostile à ses voisins. Presqu'exclusivement pasteurs, semi-nomades, ils n'hésitent pas à razzier les boeufs de leurs ennemis. Vis-à-vis des touristes, leur attitude n'est pas franche; toujours prêts à un mauvais coup, ils ont compris que leur image peut leur rapporter gros; aussi la photo est devenue leur grand business; et comme ils vivent pratiquement en autarcie et que l'argent ne leur est pas très utile, ils ont trouvé un usage: l'alcool.
Les hommes s'enroulent une couverture autour du corps nu, à la manière d'une sortie de douche; ils ne se déplacent pas sans leur bâton de combat (à bout phallique) ou une kalachnikov; ils ne font rien, la plupart des travaux incombant aux femmes; on les voit assis en groupe, la mine sombre; parfois ils marchent pendant deux jours pour atteindre un marché... Ils pratiquent un sport très violent: la donga, le combat au bâton.
Les femmes sont parmi les seules au monde à porter le labret, plaque d'argile qui déforme la lèvre inférieure; une incision est pratiquée à l'adolescence, ainsi que l'ablation des incisives; des labrets de plus en plus grands sont introduits jusqu'à distension complète; plus le labret est grand, plus importante sera la dot.
Ils vivent dans le parc national Mago; il est nécessaire d'embarquer un scout armé, car on n'est pas à l'abri d'une attaque isolée; même dans les villages, des touristes ont été dépouillés de leurs biens. Notre scout nous indique un village qu'il trouve sûr, c'est très très loin dans la brousse, une nouvelle aventure, une piste défoncée dans les collines...
Pour les photos, je me suis heurtée à un obstacle inattendu: une peau trop noire...
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