vendredi 26 décembre 2008

Luxe et classes privilégiées




En quittant Yabelo, nous amorçons le retour... Plus qu'une nuit à dormir avant de prendre l'avion, et le programme initial prévoyait Wondo Genet et ses sources d'eau chaude comme dernière étape.


Santi sait que j'aspire à un peu de luxe après les hébergements sommaires du sud; il me déconseille Wondo Genet si je n'ai pas l'intention de me baigner: l'hôtel, un peu ancien, vivrait sur sa renommée.


Je lui fais confiance, et me voici à Awasa, au bord du lac du même nom, dans un superbe hôtel tout nouveau, tout propre, avec un sauna personnel dans la chambre... Restaurant raffiné (une vraie salade vinaigrette), service impeccable, élégance des convives, confort du salon-bar... A mon grand étonnement, je suis la seule Blanche, rien que des Noirs de la nouvelle classe sociale qui a réussi. Cet hôtel est complet tous les we, les nantis d'Addis Abeba y viennent en villégiature, loin de la pollution et de la saleté. Si j'ai obtenu une chambre sans réservation, c'est qu'on est mercredi.


Revers de la médaille, Santi ne se sent pas à sa place, il disparaît avec la voiture vers un lieu dont je devine le sordide; il refuse même la bière que je lui offre. C'est pour cela qu'il a voulu que le repas d'adieu ait lieu à Yabelo, dans un décor où il se sent à l'aise.


Mes pensées sont contradictoires; d'un côté je suis heureuse de retrouver le confort occidental, mais d'un autre je suis attristée par cette ségrégation sociale: un homme est un homme, et Santi vaut certainement autant que les nouveaux riches qui fréquentent cet hôtel.


Quand je lui explique cela, le lendemain matin, il balaie mes scrupules: " Je suis fier de te montrer que nous avons aussi de bons hôtels !"




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