Puisqu'il faut renoncer à Dallol, je décide de consacrer un jour aux églises du Tigray, hors programme... Excellent choix, ce sera un de mes plus beaux souvenirs. J'en explore quelques-unes d'accès facile, je vous épargne le topo habituel, attendre le prêtre et les clés, enlever ses chaussures, admirer les fresques abîmées, donner une aumône et remettre ses chaussures.
La merveille, ce sera la vieille église Debre Tsion Abraham, perchée comme un nid d'aigle à flanc de montagne, à laquelle on accède par un interminable sentier dont certaines parties sont des marches rustiques taillées à même la roche. Santi m'a trouvé un adolescent-guide, et l'équipe se gonfle bientôt de 5 gamins délurés qui veulent pratiquer leur anglais; ce sont de petits bergers qui vivent dans des masures en pisé, et qui abandonnent leurs bêtes le temps de la course. Une farandj, quelle aubaine dans leur vie sans histoire !
Ils sont charmants tous les six; ils m'aident dans les endroits difficiles, ils m'apportent des fleurs, font sortir les marmottes affolées de leurs trous, grimpent aux arbres et m'expliquent les signes sacrés dans l'antique chapelle, car les deux moines de garde(sûrement contemporains de Melchisédech) ne parlent pas un mot d'anglais. Comme récompense ils recevront du matériel scolaire acheté avec l'argent de Robyne et Theo, et pour eux, c'est un cadeau royal. Au moment de se quitter, nous avions tous la larme à l'oeil, y compris Santi.
PS La petite fille, coiffure à la mode du Tigray...; le monsieur en turban, c'est le prêtre, il rédige laborieusement le ticket en 3 exemplaires - il ne montera pas avec nous et se contentera de recevoir la redevance...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire