vendredi 19 décembre 2008

Bienvenue chez les Hamer (2)




La chance est avec moi: Santi a découvert qu'un bulljump a lieu dans un village hamer des environs de Turmi; nous annulons le programme du jour, et dès le début de l'après-midi, nous sommes sur place.


C'est un village minuscule, perdu dans la forêt, au bout d'une piste incertaine, à peine 3 ou 4 cases; tout le clan est réuni sous un auvent communautaire, probablement grossi des villageois voisins. Il règne une odeur de beurre dans l'air, ce beurre qui fond dans les chevelures sous l'action du soleil.


Tout autre ambiance que chez les Mursi, où dès l'arrivée d'un farandj, chacun se met en scène pour une photo payante; dignement accueillie par le chef, je paie un droit d'entrée raisonnable, et j'ai l'autorisation de photographier tout mon content. Les Hamer, hommes et femmes, sont parfaitement indifférents à la présence des touristes (d'autres arriveront plus tard), ils vivent leurs traditions comme si nous étions transparents; ils posent rarement pour une photo, il faut les prendre à la sauvette, surtout les femmes.


Je resterai parmi eux jusqu'au coucher du soleil; les femmes dansent et distribuent du café et de l'alcool dans des calebasses; aucun débordement n'est visible...


La danse des femmes est fascinante: elles soufflent dans de petites trompes et sautent en cadence, agitant les clochettes fixées à leurs mollets. Pendant des heures, elles se relaient à cet exercice.


Plus tard, les hommes et les femmes se rejoignent dans une clairière un peu éloignée et exécutent une danse qu'on pourrait appeler "mixte"; les hommes chantent et sautent sur place, les femmes sautent par deux; spectacle complexe parfaitement coordonné, apparemment spontané.


Malheureusement, les groupes de touristes ont aussi eu vent de la cérémonie, et ils envahissent tout avec sans-gêne; je compte une quinzaine de voitures, et même un minibus. Vers 17h, il y a plus de Blancs sur la place que de Hamer !


Ce qui ne dérange pas les Hamer: ils n'ont pas un regard pour les intrus, même lorsqu'une femme blanche s'introduit dans le cercle pour danser; parfaitement ridicule, cette blanche en tenue safari au milieu des Hamer; c'est comme si une touriste japonaise se mêlait au rondeau des Gilles à Binche...


Au coucher du soleil, les bergers ramènent les vaches, et j'apprends qu'il ne se passera rien d'autre aujourd'hui, car les Maz ne sont pas arrivés; ce sont les fouetteurs officiels, et ils viennent de loin à pied... la suite est pour demain, à la grande déception des touristes ! Santi parlemente avec le chef, oui nous pouvons revenir demain matin, sans majoration de prix...
Voici mon album et une de mes 5 videos

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